mercredi 1 décembre 2004

Super-aristo sur Marianne d'Alger autocollante

2 carnets reconstituant le carré noir, bout du RE à droite sur le N°99

Le carnet n°99 est ce que l'on appelle un "super-aristo" : un carnet combinant à la fois le repère électronique (on emploie le sigle RE, c'est le petit trait rouge ici à droite) et un carré noir (à gauche).

Un "aristo" (pour aristocrate) est un carnet qui comporte à la fois la date d'impression et le RE, le super-aristo est bien plus rare !

Sur les carnets autocollants de guichet on a :

- 1 repère électronique tous les 22 carnets de la nappe 2. Le cylindre d'impression produit 4 carnets horizontalement (4 nappes), numérotés de 4 à 1 si on regarde les timbres ou de 1 à 4 si on regarde les couvertures. Par mauvaise découpe, le RE normalement à gauche apparaît sous forme d'un trait court à droite de certains carnets de la nappe 3.
- 1 carré noir sur le carnet n°100 d'1 liasse sur 5. Une liasse est composée de 100 carnets, le numéro à droite permet au guichetier de savoir rapidement combien de carnets il lui reste. Par décalage d'impression de ce repère, il peut se retrouver partiellement sur le carnet n°99.
- la date se retrouve à gauche sur 1 carnet sur 5 : tous les carnets de la liasse sont concernés.
La fréquence des autres mentions marginales (numéros+nappe ou mention RGR-2) est aussi de 1 sur 5, il y a 2 carnets vierges sur 5.

La fréquence d'un aristo est donc de 1 carnet tout les 440

- RE : 1 carnet sur 22 de la nappe 2 + Date 1 carnet sur 5 de la nappe 2, donc un PPCM de 110, mais comme il y a 4 nappes on obtient 1 carnet sur 440.

Celle d'un super-aristo est de seulement 1 carnet tous les 22000 :

- RE : 1 carnet sur 22 de la nappe 2 + carré noir de la nappe 2 : 1 carnet sur 500, donc un PPCM de 5500 (22 et 500 sont divibles par 2), mais comme il y a 4 nappes on obtient 1 carnet sur 22000.

Le super-aristo est donc rare, d'autant plus sur ce carnet Marianne d'Alger tiré à seulement 500 000 exemplaires : il y a moins de 23 carnets super-aristo (N°100+RE). Les petits super-aristos (N°99+RE, N°100+petit RE et N°99+petit RE) sont sans doute plus rares car ils relèvent en plus d'un mauvais réglage de l'impression, cet exemple est le plus "petit" super-aristo : petit bout de RE de la nappe 3 et petit bout de carré noir du carnet N°99 !

lundi 1 novembre 2004

Variété sur Marianne de Luquet issue d'un carnet de 20

Prédécoupe à cheval verticalement sur TVP Marianne de Luquet "LA POSTE"
Détail : la Marianne est au type 1

Sans être tout à fait exceptionnel (cette variété est bien connue à l'état neuf sans être commune), cette prédécoupe à cheval sur une lettre "nature" est tout à fait intéressante.

Il faut savoir que le TVP Luquet "LA POSTE" issu des carnets de 20 n'est normalement pas identifiable en isolé.

Ensuite, le mode de distribution des carnets de 20 est relativement confidentiel : il n'est disponible que dans les distributeurs automatiques de billets (DAB) de La Poste, et uniquement aux possesseurs d'une carte bancaire de La Poste. De plus, son format plus grand (et donc moins pratique) et son coût (il y a le double de timbres que dans les carnets de guichet) peuvent rebuter le client. On constate d'ailleurs que les chiffres de tirage sont assez faibles pour ces carnets DAB.

Le perçage à cheval vertical laisse apparaître une grande marge blanche en bas (d'une taille supérieure à l'écart enre 2 timbres verticaux) : cette marge prouve que le timbre est bien issu d'un carnet DAB, qui est le seul à avoir une présentation compatible avec cette variété, elle concerne seulement 8 timbres sur les 20 du carnet. Donc si en général on ne sait pas reconnaître un timbre isolé d'un carnet DAB, dans ce cas précis on peut !

vendredi 1 octobre 2004

Bas de feuille du 1,00 Marianne de Luquet


Inscriptions normales Inscriptions grasse
Coin gauche avec numéro, inscriptions normales
Coin gauche avec numéro, inscriptions normales
Coin daté, inscriptions normales
Coin daté, inscriptions grasses
Quelques feuilles dont la date (toujours placée en marge inférieure à droite) était illisible du fait d'un défaut d'encrage ont fait l'objet d'une impression en surcharge de la date avec une typographie très différente. (formes des "9" et absence de barre inférieure des "1". Cette surcharge a certainement été réalisée sur une autre machine.

Cette anomalie n'a concerné qu'une petite partie des feuilles de la journée du 01/10/1999.

L'absence de dates (par épuisement de l'encrier) avait déjà été identifié sur 2 autres valeurs (2,70F et TVP rouge), mais la correction apportée par l'imprimerie est exceptionnelle.

Une telle surcharge n'avait pas été réalisée depuis au moins 25 ans sur des feuilles de "Béquet" pour des numéros de remplacement.

Nous invitons les possesseurs de bas de feuilles du 01/10/1999 à nous contacter en nous précisant le type des caractères et le numéro de feuille impacté.

mercredi 1 septembre 2004

Marianne d'Alger en Corse

L'expéditeur de cette lettre, adressée au Général de Gaulle, a bénéficié d'une franchise partielle (1,50 F au lieu de 3,00 F); il n'a acquitté que le montant de la surtaxe aérienne...

Cette Marianne d'Alger de France est utilisée en Corse libérée bien avant l'émission à Paris le 15/11/1944.


Type Marianne d'Alger, 1,50 F bleu, oblitéré (24/03/44) sur lettre de Corte (Corse) pour Alger.
Pièce n°49 du catalogue de l'exposition du Luc-En-Provence.

dimanche 1 août 2004

PAP Marianne de Briat renversée

À travers les prêt-à-poster, la Marianne du Bicentenaire a connu le renouveau des entiers postaux. Depuis 30 ans, on ne trouvait pratiquement que des cartes postales. Les prêt-à-poster ont révolutionné l'univers des entiers :

- nouveau mode d'impression pour les timbres d'usage courant (offset) ;
- pluralité d'intervenants (ITVF, conditionneurs privés).

Quelques variétés spectaculaires sont connues (absence partielle d'impression, figurine au verso suite à un problème de pliage, etc.) ; celle-ci serait-elle la seule à avoir circulé ?



Type Marianne du Bicentenaire, TVP rouge, entier postal mal confectionné : le timbre et la vignette, renversés, figurent dans l'angle supérieur gauche !


Pièce n°11 du catalogue de l'exposition du Luc-En-Provence.

jeudi 1 juillet 2004

Épreuve d'artiste du type Liberté

Cette épreuve, imprimée dans un atelier privé parisien, est un document clé du type Liberté. Le poinçon utilisé est le "père" de tous les poinçons produits par l'ITVF ! Elle est rarissime (3 exemplaires répertoriés).

Provenance: ex collection Robert Altériet.

Type Liberté de Gandon, épreuve en bistre-brun du poinçon original, sans valeur faciale (ébauché "1,60"), signée P. Gandon.

Pièce n°12 du catalogue de l'exposition du Luc-En-Provence.

jeudi 10 juin 2004

Conditionnement des Mariannes de Luquet en francs

Produits seulement connus avec des timbres au type 1

  • feuilles de 100 timbres à 2F, 3F50, 3F80, 4F40 et du TVP rouge avec mention La Poste en bas à gauche
  • roulette verte à 2F70
  • carnets de guichet avec couvertures :
    • portant le texte enveloppe timbrée (et non pré-timbrée !).
    • avec publicité pour l'expo PHILEX.
    • portant le texte "un siècle d'émotions" sur fond jaune.
  • carnets de DAB (1er modèle) : portant le texte enveloppe pré-timbrée.
  • carnets Sterners à 20F (1er modèle) : avec au dos un texte indiquant la liste des pays de la zone1 export.

Produits seulement connus avec des timbres au type 2

  • blocs-feuillets "couleurs de Marianne" : les valeurs de la monnaie (18F80 ou 2,87 Euros) et les valeurs de la lettre (32F80 ou 5,00 Euros)
  • carnets SAGEMS conditionnés en rouleaux de 500 carnets :
    • portant le texte enveloppe pré-timbrée ;
    • avec illustration Galeron (dessin d'un facteur et de la Tour Eiffel).

Tous les autres produits sont connus avec leurs timbres au type 1 ou 2

  • feuilles de 100 timbres à 0F10 et 0F20 :
    • produits au type 1 sur machine RGR 1 (feuilles comportant une marge centrale avec guillochis)
    • produits au type 2 sur machine TD6 (feuilles de 100 monobloc, donc sans marge centrale)
  • feuilles de 100 timbres à 0F50, 1F, 2F70, 4F20, 4F50, 5F, 6F70 et 10F
  • roulette rouge du TVP avec mention La Poste en bas à gauche
  • carnets de guichet avec couvertures :
    • avec illustration Galeron (dessin d'un facteur et de la Tour Eiffel)
    • portant le texte "un siècle de communication" sur fond blanc
  • carnets de DAB (2ème modèle) : - avec illustration Galeron (dessin d'un facteur et de la Tour Eiffel)
  • carnets Sterners à 20F (2ème modèle) : - avec au dos dessin Galeron (dessin d'un facteur et de la Tour Eiffel)
Francis KELEDJIAN (extrait du bulletin n°62 du 1er trimestre 2003)

mardi 8 juin 2004

Un timbre, une passion : le 2,20 Liberté de Gandon (septième partie)

Des carnets et roulettes d'essais ont été réalisés à l'occasion de recherches techniques conduisant à la mise au point de modes opératoires modifiés ou pour le délicat réglage des appareils automatiques de distribution . Ils sont présentés dans l'article qui suit.

L'étude des carnets et des roulettes d'essais

Les carnets d'essai

La Poste a fait appel à des formules présentant les mêmes caractéristiques dimensionnelles que les timbres réels mais dépourvues de toute valeur. Les vignettes sont de simples guillochis entrecroisés et la couleur est sans signification précise.
Il existe trois types de carnets à 22.00Frs

Premier carnet avec mention

" délivrable par distributeurs automatiques "

Couverture du carnet
Couverture encre violette. Cette couverture sera utilisée par l'Administration à partir du 3ème tirage pour les carnets délivrables par distributeurs automatiques.
Contenu du carnet
L'impression des guillochis a été réalisée le 3 décembre 1985.

Deuxième carnet avec mention

" la réservation gratuite des timbres "

Devant du carnet
Dos du carnet
Ce carnet au format 78 mm x 26 mm et lettre D dans l'angle supérieur droit ne sera pas mis en vente par l'Administration (les carnets de distributeurs à 22.00FRF, lettre D, sont des carnets pliés format 72 mm x 26 mm).
Contenu du carnet
L'impression des guillochis a été réalisée le 25 juillet 1983.

Troisième carnet, essai pour le premier carnet ouvert

Couverture du carnet
Contenu du carnet
Carnet ouvert à couverture blanche et vignettes guillochées. © Collection J-L Trassaert.

Les roulettes d'essai

Roulette fictive
De même que pour les carnets, le délicat réglage des appareils automatiques distributeurs de timbres à l'unité a fait appel à des formules présentant les mêmes caractéristiques dimensionnelles que les timbres réels mais dépourvues de valeur.
Gérard CHAPOT (extrait du bulletin n°64 du 3ème trimestre 2003)
Les autres parties de cette étude sont publiées dans notre bulletin "Marianne"
Bibliographie : Catalogue des vignettes expérimentales G. GOMEZ 1993.

dimanche 6 juin 2004

Le 4,40 Marianne de Luquet dans tous ses états !


Coin daté normal du 9/01/1998
Fig.1 : Coin daté du 9/01/1998 avec BOBST
Bas de feuille piquage décalé
Fig.2 : Bas de feuille du 9/01/1998, piquage décalé
Coin daté piquage à cheval
Fig.3 : Coin daté du 9/01/1998, piquage à cheval sur "Liberté"
Piquage à cheval
Fig.4 : Piquage à cheval dans son état maximal
Il y a des jours où rien ne va plus à Périgueux. C'est le cas du 9 janvier 1998. Le tirage du 4,40F bleu est en cours (fig.1) lorsque divers incidents se produisent . La perforation des feuilles commence à se décaler vers le bas, mordant sur le cadre supérieur et "Liberté" (fig. 2 à 4), pour aller jusque sur le bonnet.
Reprise de l'impression
Fig.5 : Interruption de l'impression
Bas de feuille sans impression
Fig.6 : Bas de feuille du 9/01/1998, sans impression du bleu mais avec barres phosphorescentes
Les techniciens, s'apercevant de l'incident, décident alors de stopper l'impression. Cela donne une première feuille de transition (fig.5) avec 1 timbre sur 10 imprimé. Suivent ensuite plusieurs feuilles blanches, non imprimées. Entre 12 et 14 feuilles, semblerait-il, sont totalement vierges (fig.6). À noter que les timbres de ces feuilles comportent tout de même les 2 barres phosphorescentes.
Impression interrompue
Fig.7 : Reprise de l'impression
Après les feuilles blanches, une seconde feuille de transition (fig.7) comporte 6 timbres imprimés, mais le piquage n'est toujours pas recalé. La perforation des feuilles se trouve sur la faciale.
Pour retracer la chronologie de tels incidents, deux informations d'importance : tout d'abord l'impression d'une feuille sur TD6 se fait du haut vers le bas ; ensuite les numéros vont en décroissant sur TD6, c'est à dire de 9999999 à 0000000 (l'inverse par contre sur les RGR). Dans le cas présent, la feuille blanche a le numéro comptable 7481563, tandis que celle avec le piquage sur le cadre supérieur le n° 7481596, donc antérieure.
Combien de feuilles fautées ou mises au rebut ? Combien de temps perdu sur la presse de l'ITVF ? Une seule certitude: la bonne surprise pour les amateurs de variétés.
Piquage décalé en 1997
Fig.8 : Déjà en 1997, une première variété de piquage décalé vers la droite. Issue du 1er tirage, du 18 au 20.08.97 sur TD6-4.
Olivier BERNADET (extrait du bulletin n°62 du 1er trimestre 2003, texte révisé)
Remerciements à André LE GUILLOU pour ses précieux renseignements.

vendredi 4 juin 2004

Les types des Marianne de Luquet en francs

Marianne de Luquet type 1

1,00 Marianne de Luquet au type 1
Fig 1a : 1,00 Marianne de Luquet de carnet au type 1
  • contour de l'oreille continu (délimitation claire de l'oreille et des cheveux) ;
  • signatures LUQUET - JUMELET grasses ;
  • 2ème étoile à partir du bas avec crochet ;

Marianne de Luquet type 2

1,00 Marianne de Luquet au type 2
Fig 1b : 1,00 Marianne de Luquet de carnet au type 2
  • oreille coupée (cheveux semblant partir directement de l'oreille) ;
  • signatures LUQUET - JUMELET plus fines ;
  • 2ème étoile à partir du bas sans crochet ;
  • accent sur TIMBREE de la vignette de carnet Sterners.
Détail de l'oreille coupée
Fig 2 : Détail de l'oreille coupée au type 2

Des timbres aux types 1 & 2

Les collectionneurs de la Marianne de Luquet ne parlent que de cela depuis 5 ans. Les journaux philatéliques débattent de leur bien-fondé, de leur origine. Vous ne pouvez plus ouvrir votre courrier sans avoir une loupe dans la main gauche et une lampe UV dans la main droite.
Pour ceux qui ignorent tout ou presque de ces tourments et à ceux qui cherchent désespérément - malgré tout - à s'y initier, je vais préciser d'où viennent ces timbres du 3ème type: j'ai nommé les 1er & 2ème types de notre Marianne d'aujourd'hui.

Qu'est-ce que c'est ?

Des observateurs scrupuleux et très attentifs ont relevé début 1998 une différence d'aspect entre des timbres d'usage courant de mêmes valeur et couleur mais provenant de tirages (fabrications) différents.
La gravure semblait moins nette et les couleurs plus pâles sur le tirage du 4,20F de novembre 97 que sur le premier tirage d'août. Ces différences affectaient tous les timbres de la feuille (il ne s'agissait pas d'une variété de cliché telle que les double-frappes qu'on avait rencontré sur la Liberté de Gandon) et toutes les journées de fabrication.
Ainsi pouvait-on rattacher un timbre égrené, neuf ou oblitéré et même sur lettre, à l'un ou l'autre des tirages du 4f20 et ce fût bientôt le cas aussi des 20c et 50c.
En étudiant plus précisément le cliché des timbres, des différences de gravure furent identifiées entre des tirages d'une même valeur mais on remarquait en même temps des similitudes de trait entre les gravures des timbres à 20c, 50c et 4F20 plus pâles.
Cela ne pouvait s'expliquer que :
  • par l'utilisation de 2 viroles (cylindres d'impression) différentes pour l'impression de timbres d'une même valeur.
  • la fabrication de viroles particulières à partir d'un cliché "sans la valeur" unique pour toutes les faciales et comportant toutes les nouvelles caractéristiques communes aux différentes valeurs.
Cliché ou poinçon ? La question divise les puristes. Pourquoi ? Car on ne devrait parler de "types" différents que si ceux-ci correspondent à des poinçons différents. Or aujourd'hui on n'a pas la preuve formelle que les 2 sortes de timbres soient le fait de 2 poinçons gravés distincts. Voilà, Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, le coeur du débat.
Loin de moi l'idée de trancher la question mais je n'attendrai pas que les protagonistes se soient mis d'accord car... le mot exact m'importe peu.
Il y a possibilité de classer en 2 sortes les timbres Luquet à valeur faciale en francs. L'habitude et/ou un abus de langage ont fait que l'on désigne communément (à tort ou à raison, je ne veux pas le savoir ici !) sous le vocable type 1 & type 2 les timbres Luquet des deux sortes.
Ces préliminaires étant faits, vous trouverez sur la figures 1a, 1b et 2 l'illustration des caractéristiques principales des 2 types et en annexe la liste des conditionnements réalisés sur les 2 types.

Préliminaires

Les types 2 sont toujours apparus après, et non avant ou en même temps que les type 1. Il n'y a donc pas eu création simultanée de 2 poinçons ou modèles. On peut aussi penser, mais ce n'est pas prouvé, que le type 2 provient d'une transformation du type 1 (sinon on aurait sans doute pu trouver sur certaines valeurs des types 2 avant les types 1)
Le type 2 apparaît sur le TVP autocollant dès septembre 97 sur la première fabrication des carnets vendus en distributeurs (Sagem). La consultation au Musée Postal du bon à tirer de ces carnets (daté du 01/09/97) confirme qu'il s'agit là de la première apparition de ce cliché particulier, avant même le 2ème tirage du 4,20F.
En décembre 2001 la vente des Luquet en francs s'achève. Seules 5 valeurs n'auront pas été produites au type 2 en feuilles. Les roulettes du TVP (rouge) sont connues aux 2 types alors que la roulette à 2,70F n'existe qu'au type 1. Les carnets Sagem n'ont jamais contenu de TVP au type 1 tandis que des timbres au type 2 sont apparus sur certains carnets de guichet , de DAB et à 20F Sterners.

Question

Quel est le type le plus rare et vaut-il mieux avoir des timbres de l'un ou l'autre type, neufs ou oblitérés ?
Pour répondre à cette interrogation, nous nous intéresserons :
  • au nombre de timbres fabriqués ;
  • à leur utilisation (par quels bureaux de poste, pour quels usages et durant combien de temps) ;
  • à leur diffusion sur le marché philatélique principalement, en quel nombre et sous quelles formes (blocs, feuilles & courriers).

1°) Nombre de timbres fabriqués

Toutes les valeurs existent en timbres dentelés sur 4 côtés & gommés au type 2 dans les blocs "Couleurs de la Marianne".
Pour les 2F, 3F50, 3F80, 4F40 et le TVP gommé légendé La Poste, seulement sortis au type 1 en feuilles, les 800.000 blocs parus de chaque modèle (chiffre évoqué par le directeur du SNTP) sont bien évidemment très peu nombreux - c'est l'équivalent de 8000 feuilles de 100 timbres - par rapport aux centaines de millions d'exemplaires au type 1 produits en feuilles pendant 4 ans (de 07/97 à 12/01).
Le TVP autocollant a été fabriqué aux types 1 & 2 tout au long des 4 ans et demi d'existence de la Luquet en francs. Les carnets de guichets fabriqués entre novembre 1999 et février 2000 (couv. jaune Facteur & Tour Eiffel) d'une part et d'autre part entre fin mai et mi-juillet 2001 (couv. blanche siècle de sciences) sont tous au type 2. Cela représente 4 mois de production et donc une centaine de millions d'exemplaires.
Le TVP de roulette a été fabriqué au type 1 jusqu'en 98 avant de n'être plus produit qu'au type 2.
Pour les 0F50, 4F20 et 6F70 les types 1 ne sont plus fabriqués à partir du début 1998. Dans la production totale sur 4 ans et demi la proportion de types 1 est plus faible que celle des timbres au type 2. Tous les courriers, de 1997 et du premier trimestre 98 comportent des timbres au type1. Après une période transitoire on ne trouve plus que des type 2 des 50c et 6F70 sur les courriers datés de 1999 à 2002 (je ne mets pas 2001, exprès). On rencontre les 2 types du 4F20 sur courrier jusqu'en 2002. Une seule présentation est nettement moins courante que les autres : le type 2 avec une seule bande pho au lieu de deux (dernier tirage de juin 00).
Pour les 10c, 1F, 4F50, 5F et 10F l'apparition des types 2 est tardive. (1999 pour le 4F50, 2001 pour le 10F et 2000 pour les autres). Ces timbres sont, d'une manière générale, et particulièrement à l'état neuf, moins courants au type 2 qu'au type 1. Sur lettre, les tarifs de 4,50F bien sûr (lettre du 2è échelon) mais aussi de 11,50F et 16F ont justifié les nombreux tirages de ces valeurs et contribué à leur grande utilisation. Sur les 24 tirages du 1F, dont seuls les 5 derniers sont au type 2, une fabrication particulière (issues du 13è tirage, au type1) est à rechercher : les 10 et 16 (partiel) août 99 les timbres sont avec bande pho à gauche au lieu de droite. Cette fabrication a porté sur 50. 000 feuilles (5M de timbres). Elle est facilement identifiable, même sur courrier.
Une production originale a été faite du 1F en carnets cette fois : deux timbres à 1F autocollants étaient vendus en complément de TVP dans les carnets (dits Sterners) à 20F. Seuls les 7è et 8è tirages (datés de janvier et octobre 2000) comportent des timbres au type 2. Là aussi le modèle au type 2 a été beaucoup moins fabriqué que le type 1.
Le 20c au type 1 est produit en alternance avec le type 2 (fabrications respectives sur RGR1 et TD6). Les quantités produites des 2 types doivent être sensiblement égales.
Le 2F70 est la valeur la plus utilisée, après le TVP. L'absence, jusqu'en 2000, de timbre commémoratif à 2,70F renforçait encore la consommation du timbre d'usage courant de feuille, les roulettes étant assez peu diffusées et utilisées. Le timbre a été produit au type 1 dès l'origine sur RGR1. En septembre 99 débute le 12è tirage sur la RGR1. Un incident vraisemblablement interrompt la production de la RGR1 qui est arrêtée pour plusieurs semaines. Seuls quelques milliers de feuilles sont mises en vente dans quelques rares départements. - on en a uniquement trouvé datées du 17.09.99 issues de la nappe 2; avec la nappe 1 cela ferait une dizaine de milliers de feuilles au mieux -. Toutefois seuls les timbres avec marge datée permettent de distinguer cette production, la seule qui soit très recherchée parmi les 2,70F au type 1.
C'est l'arrêt de la RGR1 qui explique sans doute l'apparition le 23/9/99 d'un 2,70F fabriqué sur la TD6-5. Il s'agit donc nécessairement d'une nouvelle virole - plus petite que celle(s) de RGR. Les timbres sont, cette fois, au type 2 et le resteront jusqu'au 08/10/99. La production reprend au type 1 sur la RGR1 à partir du 18/10/99 après retrait définitif de la virole de TD6. La production du 2F70 au type 2 n'a duré que 2 semaines et est donc beaucoup plus faible que celle des type 1.
La deuxième parution du 2F70 au type 2 , beaucoup plus inattendue, est tout aussi remarquable. Il s'agit du dernier tirage, d'octobre 2001, réalisé sur RGR. Ce tirage a justifié la réalisation d'une virole de RGR particulière (gravure du type 2) pour une production de seulement 2 journées, qui était vouée au retrait et à l'incinération passé le 31 décembre. On peut estimer à 200.000 le nombre de feuilles fabriquées mais cela ne correspond absolument pas au nombre de feuilles vendues (voir plus loin le 2°) diffusion). Ce tirage du type 2 est encore moins courant que celui de sept. 99 mais il peut être caractérisé de 2 manières: une marge avec inscription (date, n° ou mention RGR1, au choix) ou timbre de 5è ou 6è colonne tenant au guillochis de la marge centrale des feuilles RGR. Le 2F70 type 2 avec guillochis est une présentation remarquable, à conserver neuf et plus encore sur lettre. Le type 2 du 2,70F est à rechercher sur les lettres de la fin 2001 ou du 1er trimestre 2002, éventuellement complété dans ce cas par des timbres en euros.
De tous les types 2 de feuilles, le 2F70 est sans conteste la valeur la plus rare.
Pour être exhaustif, je m'en voudrais d'oublier le cas des surchargés "Saint-Pierre & Miquelon" et "Mayotte".

Saint-Pierre & Miquelon

Tous les timbres et TVP de carnets parus lors de l'émission étaient au type 1, sauf pour le 4,20F qui ne fut réalisé qu'au type 2. Les quelques valeurs ré-imprimées n'ont été diffusées que sur place et sont toujours difficiles à obtenir. Seules 3 valeurs sont ainsi apparues au type 2. Il s'agit de la 2ème ré-impression du 10c (3è tirage) et des 3 retirages des 20c et 50c. La production de ces timbres, quoique inconnue, a sans doute été limitée à quelques centaines ou milliers de feuilles lors de chaque tirage.

Mayotte

Sur les 10 valeurs émises, seuls les timbres à 20 et 50c étaient au type 2. Les quelques valeurs ré-imprimées n'ont été diffusées que sur place et étaient aussi difficiles à obtenir que les St Pierre MAIS les retirages des 20 et 50c étaient au type 2 et les retirages des autres valeurs au type 1. Il n'y a donc aucun type rare dans les surchargés Mayotte, tous les timbres ayant été servis en métropole aux guichets philatéliques.

2°) Utilisation

Tous les timbres Luquet en francs ont été émis au type 1 en juillet ou septembre 97. Ils ont donc été envoyés d'office à tous les bureaux de poste qui les ont servi dans les réservations philatéliques (soit près d'1M d'exemplaires de chaque valeur au type 1, consignés ou presque dans les albums des collectionneurs).
Les bureaux n'ont été réapprovisionnés des différentes valeurs qu'en fonction des commandes supplémentaires qu'ils passaient. Ainsi, pour les valeurs les moins employées (3,80F, 4,20F et 4,40F), certains bureaux ont-ils vendus pendant 4 ans et demi les timbres du 1er tirage qu'ils avaient reçu en 97. Les type 2 n'ont pas été diffusé dans tous les bureaux, loin s'en faut, et il y a même peu de bureaux qui ont pu vendre la totalité des valeurs au type 2. (la plus grande poste de France, rue du Louvre à Paris, tout comme celles de Marseille par ex. n'ont jamais vendu le 1F autocollant au type 2). Tant bien même un receveur l'aurait-il voulu, il ne pouvait pas ajouter aux réservations philatéliques les timbres au type 2 référencés sous le même numéro comptable que les types 1. L'acquisition de ces timbres n'a donc pu être que volontaire par le collectionneur lui-même et c'est là que réside pour une grande part la raison de la, généralement, plus grande rareté des types 2 par rapport aux types 1.
Sauf à lire attentivement la presse ou à faire partie d'un club retransmettant l'information personne n'avait de raison d'acheter et de garder des Luquet supplémentaires. Ni les catalogues ni les reliures pré-imprimées ne les indiquaient et hormis leur couleur palichonne peu de signes distinctifs les différenciaient.
Les blocs "Couleurs de Marianne" étaient vendus dans tous les bureaux mais diffusés en nombre restreint, principalement pour couvrir les besoins des réservataires de timbres. Proportionnellement, les guichets philatéliques ont été quant à eux, mieux dotés.
Les distributeurs Sterners ont été précipitamment retirés dans le sud de la France car ils acceptaient de fausses pièces de 10 francs. Le retrait des appareils, qui ne passaient pas l'euro, s'est poursuivi dans le reste de la France au fur et à mesure de l'installation de distributeurs Lisa. De ce fait, peu de bureaux de poste ont reçu les tirages de 2000 des carnets à 20F. Il fallait que le bureau ait suffisamment de débit pour écouler ses premiers stocks (or ce n'était jamais le cas des guichets philatéliques) et que la Recette Principale du département ait écoulé aussi tous les Sterners qu'elle avait commandés auparavant. Autrement dit, pour les départements qui n'avaient pas au moins 5 distributeurs encore en service en 2000, les type 2 n'ont pas été vendus.
Les 2 types du TVP autocollant ont toujours été disponibles et ont été vendus par la quasi-totalité des bureaux de poste. Seuls les gros bureaux ont vendu les carnets Sagem mais les tirages au type 2 des carnets de guichet ont été diffusés dans toute la France même par les plus petits bureaux, des annexes et des agences postales. Les 2 modèles ont été massivement utilisés sur courrier.
La fabrication des TVP légendés La Poste s'est terminée en juillet 01 et a été suivie par la production de TVP légendés RF. La validité permanente du timbre et sa conversion automatique en euros (0,46) n'ont pas nécessité de retirer ce timbre de la vente. Après le 1er janvier 2002, les stocks ont été écoulés et le sont encore dans certains bureaux, notamment philatéliques, vendant encore les timbres de roulettes et de feuilles.
Quelques bureaux de poste (ruraux ou parisiens) qui n'en vendaient pas ont vécu 4 ans sur leur dotation initiale de 4,20F au type 1. Pourtant le timbre a été diffusé dans tous les départements. Les 20c, 50c et 6,70F au type 2, massivement utilisés, ont très vite investi l'essentiel des bureaux de poste.
Les 10c, 1F, 4F50, 5F et 10F ont été vendus aux type 2 dans tous les départements. Si les 4F50 ont été vendus dans l'essentiel des bureaux les 10c, 5F et 10F au type 2 n'ont pas été commandés par certains receveurs (souvent de petits bureaux) qui n'avaient pas de clientèle professionnelle et ont écoulé leur stock (constitué en 2000 avec des timbres fabriqués en 1999) jusqu'au retrait du 31/12/01.
Pour les 1F, la consommation était importante. Les bureaux en recommandaient régulièrement et ont reçu des types 1 jusqu'en 2000, puis des type 2 à compter de début 2001. Les 1F trouvés fin 99 sur des courriers en provenance de certains départements sont presque tous avec bande pho à gauche. Pourtant le 1F avec bande pho à gauche n'a pas été servi dans tous les départements. Il y a donc eu une diffusion sélective de ce timbre.
Les timbres à 1F fabriqués le 6 juin 01 (partie de l'avant-dernier tirage au type 2) sont reconnaissables à leur couleur orange très soutenue. Ils n'ont pas non plus été vendus dans tous les départements. Enfin, le dernier tirage (des 10 & 11 octobre 01) n'a été trouvé que dans 2 bureaux de poste en France (si vous en connaissez d'autres, vos infos sont les bienvenues). Destiné à la confection des souvenirs philatéliques de la Poste il n'est identifiable qu'avec une marge datée ou numérotée et ne se collectionne donc que neuf.
Les 20c se rencontrent aux 2 types partout en France et à toutes les périodes.
Le tirage sur TD6 du 2F70 n'a servi, pendant la réparation de la RGR1, qu'à dépanner les départements manquant de 2,70F. Il a été diffusé en quantités assez importantes mais pas dans toute la France. Le dernier tirage, quant à lui, a été servi dans plusieurs départements et assorti d'instructions... de ne pas les vendre ! Je caricature à peine. Avec l'annonce du retrait des timbres au 31/12/01 des recommandations avait été faites aux receveurs de limiter au maximum leurs stocks de timbres en francs et pour certains de reverser par anticipation une partie des timbres qu'ils ne pensaient pas vendre. La réimpression du timbre écureuil (à double affichage 0,41 euro et 2,70 francs) résolvait de plus la délicate gestion des stocks puisque ce timbre passait l'euro. Enfin, pour faciliter les comptages lors du retrait, les guichetiers devaient écouler leurs timbres égrenés, vendre des vignettes et n'entamer qu'une seule nouvelle feuille en cas de nécessité. Les rares bureaux, autres que les RP, ayant reçu ce tirage, ne l'ont généralement pas vendu ou, comme j'en ai fait l'expérience, ne consentaient à n'en vendre que des feuilles entières!
Pour être complet, parlons enfin du Service Philatélique de La Poste, rue François Bonvin. Celui-ci a vendu l'essentiel des valeurs aux types 1 et 2 au hasard des approvisionnements . Il n'était pas possible de commander spécifiquement l'un ou l'autre des types mais ils ont - j'ai juste un doute pour le 2,70F et le carnet DAB - vendu toutes les feuilles et carnets (Sterners compris) aux types 1 & 2.

3°) Diffusion auprès des philatélistes

Comme je le rappelais en préambule du 2°, les types 1 ont été utilisés par La Poste pour honorer les réservations philatéliques.
Cela signifie qu'à l'exception notable des roulettes et des carnets tous les collectionneurs ont les types 1 dans leur collection et que l'essentiel des marchands ont dû constituer un stock d'origine avec du type 1. La proportion de type 1 présents dans le marché philatélique est donc vraisemblablement beaucoup plus forte que celle de types 2, et ce indépendamment des quantités totales fabriquées par la Poste sur les 2 types. Ce n'est que la conséquence du mode et du moment choisis par La Poste pour la diffusion des timbres Luquet en francs auprès des philatélistes réservataires.
Pour les 2F, 3F50, 3F80, 4F40 et le TVP dentelé sur 4 côtés le type 2 est assurément plus rare que le type 1, tant pour les exemplaires neufs qu'oblitérés, détachés comme sur lettres. On peut même dire que les exemplaires oblitérés sont moins courants que neufs car l'essentiel des blocs a été vendu à des collectionneurs qui conservent les blocs neufs dans leur album.
Cette remarque vaut aussi pour les 10 autres timbres des blocs.
En effet les timbres (tous au type 2) issus des blocs ne comportent pas de barres pho. Comme les timbres sans phosphore de feuilles ont tous été trouvé sur des tirages au type 1 on reconnaît facilement la provenance des timbres Luquet sans phosphore en francs en fonction de leur type.
Une centaine de millions d'exemplaires de TVP au type 2 sont proportionnellement peu importants par rapport aux milliards de TVP parus au type 1. Mais qu'ils vaillent 0,10 ou 0,01 euros ou 1 centime de francs en oblitéré ne change rien. Il sont tous les deux très, très, très courants, tant en exemplaires neufs qu'oblitérés, même si au type 1 le TVP autocollant est encore plus courant qu'au type 2.
Le TVP de roulette au type 1 reste moins courant que celui au type 2.
Il en est de même des 50 c et 6F70 oblitérés mais il est difficile de se prononcer pour ces 2 timbres sur une plus grande rareté, à l'état neuf, de l'un ou l'autre des types.
Les 10c, 20c, 1F, 4F50, 5F et 10F sont moins courants au type 2 qu'au type 1, que ce soit neufs ou oblitérés. Toutefois, leur large diffusion dans les bureaux de poste de toutes les régions de France et les millions d'exemplaires fabriqués ont offert de nombreuses possibilités d'en acquérir aux collectionneurs. Retenez quand même que le 1F bande à gauche (au type 1) est plus rare que tous les autres, malgré sa production significative.
Et qu'avec une seule bande pho (BP) à droite, le 4F20 (forcément du type 2) est dans sa présentation la plus rare, tant neuf qu'oblitéré.

Conclusions / raretés relatives

La rareté est déterminée en fonction du nombre de demandeurs d'un produit et du nombre d'offres pour ce même produit.
Soit les collectionneurs ne se préoccupent pas de différencier les 2 types et se contentent d'un seul timbre, qui sera celui qu'ils ont déjà dans leur album, et on peut coter le timbre indépendamment du type. Il n'y a alors pas lieu de chercher si un type est plus rare que l'autre.
Soit les collectionneurs différencient les 2 types et cherchent à acquérir les deux. Dans ce cas, il est presque sûr qu'ils ont dans leur album les 15 timbres au type l et qu'ils voudront tous n'acheter que des types 2 .
Je pense donc pour cette raison qu'à l'état neuf les types 1 ne peuvent pas valoir plus que les types 2.
En oblitérés, la distinction de cote entre types 1 & 2 doit tenir compte des productions qui ont assez fidèlement prédéterminé le nombre de timbres utilisés sur lettres.a
À partir de là je m'interroge sur la pertinence des cotes qu'attribuent certains ouvrages et aux prix qui s'affichent chez certains négociants. À notre époque où la valeur marchande d'un timbre banal dépasse de peu sa valeur faciale, il semble étonnant de voir des modèles tirés à 10 ou 15 millions d'exemplaires proposés à 5 ou 10 fois leur valeur d'achat à la Poste. Certes, pour un timbre à 10c on peut bien admettre de payer 1 ou 2 francs de service ou de manipulation par un professionnel, mais 20F supplémentaires me semblent excessifs même pour un timbre à 5F ou 10F s'il n'y a pas eu pénurie ou difficulté particulière d'approvisionnement. De toutes les Luquet en francs, je n'en vois que 2 qui puissent justifier un écart notable entre les prix du négoce et leur valeur faciale : le 2F70 et le 1F autocollant qui sont des valeurs beaucoup plus rares au type 2 qu'au type 1 et qui sont sans contestation possible les 2 modèles au type 2 les moins courants.
Je n'ai fait qu'évoquer les raretés relatives des carnets aux types 1 & 2 mais vous renvoie aux ouvrages et articles publiés sur le sujet sachant aussi qu'en fonction de vos demandes des points qui n'ont pas été détaillés dans cet article tels que les carnets, les variétés, les nuances de couleurs... ou tout autre pourraient être traités dans un prochain bulletin. Les (co)rédacteurs seront d'ailleurs les bienvenus.
Francis KELEDJIAN (extrait du bulletin n°62 du 1er trimestre 2003)

mardi 1 juin 2004

20F Marianne de Muller avec surcharge CFA renversée


Les surcharges, et en particulier les surcharges à plat (c'est à dire faite sur presse sur des timbres déjà imprimés), ne sont une opération habituelle sur les Marianne. Il faut aller à la Réunion, qui utilisait une monnaie différente de la métropole (le franc CFA, pour Communauté Française d'Afrique) en surcharge de timbres français où c'est la norme, à quelques exceptions près de timbres à sujets locaux imprimés directement dans cette devise.

Une des variétés majeures possible en surcharge à plat est la surcharge renversée : la feuille est placée dans dans le mauvais sens au moment de l'impression de la surcharge.

Le 20F Muller surchargé 10F CFA à l'envers a sans doute concerné une seule feuille, donc 100 timbres. Mais cette feuille n'a pas été trouvée par un philatéliste, et elle a été entièrement utilisée sur du courrier. On n'a retrouvé qu'une dizaine d'exemplaires oblitérés (les autres ont disparus, il est peu probable qu'on en retrouve un autre de nos jours, mais sait-on jamais ?) dont une bande de 3. La plupart des timbres sont défectueux, la rareté de cette variété fait que l'on doit accepter cet état des choses : cet exemplaire n'est pas parfait (il a une ou deux dents courtes) mais c'est une rareté particulièrement spectaculaire !

dimanche 2 mai 2004

Liberté non émis à 1,95


Poinçon chiffré à 1,95
Poinçon chiffré à 1,95 © Musée de la Poste (Dimensions du poinçon : 8x7 cm)
Lors d'un récent passage au Musée de la Poste à Paris (je vous invite à faire de même, l'accueil y est excellent et les pièces exposées magnifiques), j'ai découvert dans une boîte regroupant les poinçons de la Liberté de Gandon, un poinçon " non émis " à 1,95F !
Boîte contenant le poinçon
Boîte du poinçon, numéroté Y&T 2178 (n° du 0,05F)
Gravé à 1,95F, ce poinçon transfert non trempé est curieusement rangé dans sa boîte sous le numéro Yvert 2178, celui du 0,05F. Reçu au Musée de la Poste le 23 juin 1983, je me suis demandé l'utilisation prévue de ce projet de timbre.
Si le Musée de la Poste a reçu ce poinçon le 23 juin 1983, c'est qu'il devait avoir une utilisation programmée en principe cette même année ou pas très loin. Consultons les tarifs postaux pour avoir un peu plus d'informations.
Les tarifs postaux non arrondis à la dizaine de centimes, donc nécessitant un complément de la Liberté à 0,05F ou 0,15F, ne sont pas légion.
Dans le régime intérieur, peu de tarifs courants " biscornus " sont répertoriés, hormis peut-être celui des imprimés électoraux : 0,15F en septembre 1981, puis 0,17F en juin 1982, 0,18F en juin 1983... Nous sommes loin des 1,95F recherchés pour justifier l'émission d'un tel timbre. Notons au passage la difficulté d'affranchir un imprimé électoral avec des timbres quand celui-ci est à 0,18F ou 0,19F et que les 0,01F et 0,02F Sabine sont retirés depuis longtemps (le 8 octobre 1982) !
Dans le régime international, les tarifs en 5c sont plus courants, dès lors que l'on ajoute les surtaxes aériennes ; celles-ci justifient le maintien des deux Liberté à 0,05F et 0,15F, valeurs qui disparaîtront d'ailleurs en 1987 et 1988 avec les arrondis effectués sur les surtaxes puis avec la suppression de la surtaxe. Mais là encore, aucun tarif suffisamment courant ne justifie l'impression d'une valeur à 1,95F ! N'oublions pas que le tarif de base pour l'étranger est toujours supérieur à 1,95F (2,30F, 2,60F, 2,80F...).
On ne peut pas non plus considérer le 1,95F comme une valeur d'appoint, la somme n'est pas ronde. D'autres Liberté ont déjà cette "mission" : 1,00F olive, 2,00F vert-jaune, 3,00F brun...
Montage d'une Liberté à  1,95
Visualisation (montage numérique)
Il ne reste alors qu'une hypothèse. Le tarif de la lettre simple jusqu'à 20g est à 1,80F depuis le 1er juin 1982. Nous avons déjà le 1,80F Liberté rouge. Puis ce tarif passe à 2,00F le 1er juin 1983. Peut-être que le gouvernement, en place depuis peu, a voulu limiter l'inflation et l'insatisfaction du public, et donc passer ce tarif de 1,80F à 1,95F . Mais en plus de pertes financières pour la Poste, cela devait probablement peu enchanter les postiers, rendant la vente par multiples d'un tel timbre ou le calcul de tarifs composés assez complexe. C'est pourquoi ce projet finira sa course dans une petite boîte du Musée de la Poste, ne connaissant pas la gloire de ses confrères.
Si vous avez vous aussi d'autres éléments, n'hésitez pas à nous en faire part.
Remerciements à MM RABIER et THIELLEUX pour leur aimable accueil.
Musée de la Poste
34 bd de Vaugirard
75015 PARIS
Ouvert de 10h à 18h sauf dimanche et jours fériés
Olivier BERNADET (extrait du bulletin n°65 du 4ème trimestre 2003)

samedi 1 mai 2004

Épreuves de la Marianne de Decaris

Essai de repérage pour la Marianne de Decaris




Essai de repérage pour la Marianne de Decaris. Épreuve issue du premier poinçon finalement non émis - avec petit 0 et sans virgule.
Sur le papier est imprimée une couleur et sur le " plastique " ?? l'autre couleur, comme on peut le voir sur les deux parties ci-dessous.
La tache située en haut est provoquée par l'adhésif qui permet d'examiner chaque couleur séparément ou de superposer les deux couleurs.
Marianne sur plastique

Épreuve sans la Marianne

Épreuve en taille-douce en noir

Épreuve sans la Marianne
Épreuve privée, issue d'un des deux poinçons taille-douce réalisés à l'époque par Albert Decaris ; aucun des deux n'a servi, sauf sur l'encart présenté dans ce numéro par François Guilbaud ; il s'agit d'ailleurs du deuxième... regardez attentivement la forme des chiffres !
A noter que la figurine est au format des TP taille-douce, donc plus grand, comme la Marianne de Cocteau.
Les deux poinçons, bien sûr au Musée de la Poste, étaient reproduits dans l'article de J-L.Trassaert, sur la naissance d'une Marianne, publié dans le bulletin Marianne n°57 de novembre 2001.

Épreuve en noir avec mention valeur refaite

Épreuve sans la Marianne
Épreuve privée du deuxième poinçon : "valeur refaite avec zéro plus grand et virgule".

Épreuve d'atelier

Épreuve d'atelier
Inconnue encore il y a peu de temps, ce qui est exceptionnel pour un timbre d'usage courant, cette épreuve est signée par Albert Decaris et Jules Piel ; contrairement aux autres épreuves reproduites dans cet article, elle n'est pas d'origine privée... Un deuxième exemplaire vient d'être découvert, ce qui n'altère pas la rareté de cette pièce !!
Christophe CHAZALON (extrait du bulletin N°63 du 2ème trimestre 2003)