mercredi 6 avril 2016

Définition d'un timbre sans barre phosphorescente


       La collection des timbres avec variétés phosphorescentes passionne de nombreux philatélistes, depuis maintenant plusieurs décennies. Malheureusement, en raison d’un certain flou dans la terminologie, il arrive régulièrement que des timbres ordinaires ou des variétés mineures soient proposés au prix fort sur le marché philatélique, au détriment des collectionneurs.

Le 17 mars 2016, une rencontre a eu lieu au 8 Rue Drouot (Paris 9e) pour évoquer ce sujet délicat.

Cette réunion a réuni les experts Christian Calves et Alain Jacquart, ainsi que deux collectionneurs spécialistes en la matière : Oliver Gervais (auteur du auteur du site http://www.timbres-barres-phosphorescentes.fr/ et contributeur du catalogue Spink/Maury ) et Dominique Sellier (auteur du blog http://lesansphosphore.blogspot.fr/ et contributeur du catalogue Yvert et Tellier).

A l’issue de cette réunion, un certain nombre de principes ont été établis que les parties en présence se sont engagées à respecter et à promouvoir.


Ces principes sont les suivants :

1- Les variétés «  de phosphore » n’existent pas. En effet, il n’y a jamais eu de phosphore sur les timbres, mais des pigments phosphorescents à base de fulfure de zinc activé au cuivre associé à des pigments pour colorer. Le terme correct à employer est donc « variété phosphorescente » ou « variété pho ».

2- Les variétés phosphorescentes se répartissent en deux catégories : les timbres sans barre phosphorescente et les timbres avec anomalie phosphorescente.

3- Doivent être considérés comme timbres sans barre phosphorescente les timbres entièrement vierges de toute trace phosphorescente, aussi infime soit elle, sur toute leur surface. Ce sont ces timbres qui constituent le cœur de la collection et que les catalogues cotent sous l’appellation « sans pho » ou celles (impropres) « sans phosphore » et « sans bande de phosphore ».

4- Doivent être considérés comme timbres avec anomalie phosphorescente les timbres sur lesquels on note une présence phosphorescente, mais répartie de manière anormale. Par exemple : maculations, barres à cheval ou brisées ou encore traces phosphorescentes à des endroits autres que ceux normalement occupé par les barres. Ces timbres constituent des variétés moins importantes, mais dignes d’être collectionnées.

5- Doivent, en revanche, être considérés comme ordinaires les timbres avec points phosphorescents (même légers) à l’emplacement normal des barres, ainsi que les timbres rémanents (timbres aux  barres phosphorescentes faiblement encrées, mais apparaissant sous une lampe U.V. à forte puissance).

6- Afin de clarifier la situation, il a été acté que les timbres avec anomalie phosphorescente expertisés par la maison Calves seraient, à l’avenir, systématiquement accompagnés d’un certificat décrivant la nature de l’anomalie constatée.
Nous espérons que l’application de ces principes contribuera à faire cesser certains abus, et qu’elle constituera une avancée utile pour les philatélistes désireux d’aborder ou de poursuivre une collection de timbres avec variétés phosphorescentes.


Christian CALVES, Alain JACQUART, Dominique SELLIER (*) et Olivier GERVAIS (*)

(*) Membres du Cercle des Amis de Marianne